Je veux aller dans cette île, Roman souvenirs
EAN13
9782360571185
Éditeur
L'Asiathèque
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Je veux aller dans cette île

Roman souvenirs

L'Asiathèque

Indisponible

Autre version disponible

Découvrez les épisodes dramatiques, pittoresques, ou franchement comiques, qui
émaillent la rude existence des îliens.

Sur l'île de Nag'ildo, le grand-père de Ch'ôr'i lui révèle que la naissance
voit les humains descendre sur Terre, puis retourner au milieu des
constellations lorsqu'ils meurent. Lorsqu'il devient père à son tour, il le
révèle à la petite Song'i.

Ce que Lim Chul-woo restitue ici avec une immense tendresse, c'est
l'authenticité des relations humaines dans ces communautés villageoises
isolées du monde moderne qui apparaît à l'évidence et nous touche infiniment.

EXTRAIT

– L’esprit descend chez une personne qui va devenir mudang fidèle… ça, je l’a
déjà entendu, mais pas possible que ç’arrive chez la mère Ŏpsun. Je veux dire,
qui aurait pu imaginer ça ?
– Vraiment, qualle histoire étrange ! Est-ce qu’y aurait pas déjà eu des
antécédents de mudang du côté eud sa famille à elle ?
– Y a pas eu du tout ce genre d’ascendance, à ce qu’y paraît. D’après la
rumeur, c’est plutôt les esprits eud sa belle-famille qui l’ont possédée, pas
ceux eud sa propre famille.
– L’esprit eud sa belle-famille l’a possédée, tu dis ?
– C’est ça. Il paraît que les esprits eud feu son beau-père et eud feu sa
belle-mère et, en plus, l’esprit eud feu sa belle-sœur, la jeune fille qu’est
morte noyée3, ils l’ont possédée tous à la fois. Hé, paraît que c’est la mère
Ŏpsun alle-même qu’alle a dit ça.
– Oh, mon Dieu ! C’est mâme pas un seul, mais trois esprits qu’ils l’ont
possédée, mais ça alors, comment fare ?
– Tu parles de fare quoi, toi ! Nous, on a qu’à regarder le spectacle et à
manger du gâteau eud riz, et c’est tout ! En tout cas, ce soir, la partie de
kut, ça va être vraiment qualque chose ! »
Dès potron-minet, les parages du grand puits bruissaient de rumeurs. Les
femmes, venues chercher de l’eau, avaient posé leurs cruches et, par petits
groupes, faisaient du tapage, se racontant les unes aux autres l’histoire de
la mère Ŏpsun.
C’était en effet réellement une histoire surprenante et passionnante. Dans
notre village vivaient côte à côte une centaine de foyers dont les toits,
semblables à des coquillages, se touchaient. Le village entier semblait être
agité par la curiosité et l’attente du kut qui devait avoir lieu cette nuit-
là. La grave affaire de la mère Ŏpsun semblait soudain provoquer une agitation
étrange chez les habitants, qui d’ordinaire vivaient dans la lassitude et le
désœuvrement.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Un livre étonnant, drôle et tendre, et terriblement authentique. On a devant
les yeux un village traditionnel de Corée en dehors de tout circuit
touristique. L'auteur n'édulcore pas la réalité souvent difficile, mais en
même temps on sent une nostalgie et un attachement à ce moment de sa vie et à
cette vie ainsi qu'à ses valeurs. Et l'humour est omniprésent. L'écriture est
étonnante et participe beaucoup à la réussite de l'ensemble, une grande part
doit en revenir à la traductrice. Une réussite et un grand plaisir de lecture.
Je ne vais pas tarder à me procurer le deuxième livre de l'auteur disponible
en français. - 5Arabella, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEUR

Lim Chul-woo, né en 1954, publie sa première nouvelle, Voleur de chien en 1981
et se fait rapidement connaître grâce à de nombreuses œuvres (dont La Terre de
mon père, publié en français sous le titre Terre des ancêtres chez Imago en
2012). Je veux aller dans cette île (publié en français à l'Asiathèque en
2013) lui a gagné les suffrages du public coréen et un film en a été tiré (To
the Starry Island) dont il a été le coscénariste avec Lee Chang-dong et le
réalisateur, Park Kwang-su. Il est l'auteur du Phare (publié en français à
l'Asiathèque en 2015).
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