Le désordre et la patience

Un pays en mal d’imaginaire s’est offert un arpenteur. La vie française s’est
réfugiée dans les pages de ce livre où l’on voit défiler, telle une pantomime,
les dogmes, les systèmes, les idéologies, et leurs fanatiques défenseurs,
réduits aux dimensions d’un jeu de quilles. L’auteur bouscule ces valeurs aux
socles d’argile, s’amuse du bégaiement des dialectiques, et regarde les
certitudes comme des fossiles au Musée de l’Homme. Mais qui est-il ? Un ami de
Jean Paul Sartre ? Un pamphlétaire analphabète ? Un éditeur d’art abstrait ou
d’érotisme ? Chers lecteurs, ce désordre apparent dans son identification
convient à Louis Dalmas. Pour lui, le désordre est créateur. L’ordre, les
ordres, stérilisent le fourmillement de l’imagination. Les mouvements de
masses sont lents ; contrairement aux illusions impatientes des prophètes de
gauche ou des magiciens de droite, sociétés et cultures n’évoluent pas au
rythme d’une vie humaine ou d’une génération.