Six fourmis blanches

Sandrine Collette

Denoël

  • Conseillé par
    29 avril 2015

    Balkans, suspens

    Voilà une lecture qui me dissuade d’aller faire une randonnée en montagne, si il en était besoin. Je préfère lire chez moi, bien au chaud, des aventures de gens qui se perdent en montagne et sous la neige.

    Et puis l’histoire du Sacrificateur et de ses pratiques d’un autre âge ne m’a pas passionné non plus.

    J’ai toutefois été absorbé par l’histoire jusqu’à ce que les chemins de Lou et de Mathias se rejoignent. J’ai longtemps cherché un point commun.

    Trop de facteurs ont fait que ce roman ne m’a pas passionné comme les précédents de l’auteure.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des raisons secs que Lou mange sans passion à chaque repas, elle qui a horreur de ça.

    https://alexmotamots.wordpress.com/2015/04/21/six-fourmis-blanches-sandrine-collette


  • Conseillé par
    1 février 2015

    Le titre est je n'en doute pas -mais peut-être me trompé-je ?- une référence ou un hommage aux Dix petits nègres d'Agatha Christie, tant sa construction y ressemble en certains points, mais pas tous, et je ne vous dirai pas lesquels pour ne pas vous en dire trop. Vous garderez ainsi toute l'intensité du suspense de cet excellent roman noir ou thriller, j'avoue que je sais pas bien faire la différence. Le principal étant qu'une fois ouvert, vous risquez de ne plus pouvoir lâcher le bouquin !


    Ça commence assez fort avec le rituel du sacrifice effectué par Mathias et l'on est tout de suite plongé dans une atmosphère totalement paradoxale de réalité et de légendes qui persévèrera jusqu'au bout, jusqu'à l'ultime ligne. Mathias, c'est le sorcier, le côté irréel et magique du roman. Lou c'est le côté très prosaïque, les pieds bien sur terre. Le contraste fonctionne bien puisque Sandrine Collette a fait de ces deux personnages les deux narrateurs qui se répondent en quelque sorte par chapitre alterné. Quand se rejoindront-ils, puisque le genre veut qu'ils se rejoignent, c'est une autre partie du suspense que je ne dévoilerai évidemment pas ?

    Du côté de Lou et Elias, le début est plus lent, ils se mettent en route, font connaissance des autres participants (Marc, Étienne, Arielle et Lucas) et du guide Vigan mais lentement et sûrement la situation de stress et d'angoisse s'installe, inexorable, elle ne baissera plus.

    Bien écrit, sans fioriture mais avec de belles tournures, le choix des bons mots et leur place dans la phrase, ça se joue à rien parfois, juste une inversion, qui change la beauté du texte, un détail qui me plaît : "Peut-être la lucidité retrouvée avec un peu de repos, qui me rappelle que ma victoire est éphémère, et amer l'avenir." (p.189) ; bien que les deux narrateurs racontent leur histoire sur ces quelques jours, le langage n'est pas trop oral, Sandrine Collette bâtit son texte solidement sans céder à la facilité que l'on trouve parfois dans ce genre de littérature.

    Et puis outre le suspense, un excellent bon point pour l'auteure qui décrit à merveille les somptueux paysages, la neige qui les recouvre, le froid qui s'infiltre et un second pour ses personnages. On les voit évoluer au long des épreuves qu'ils traversent, ils alternent les bons sentiments avec l'instinct de survie, l'altruisme avec l'égoïsme ; les événements les changent et le lecteur les voit changer à quasiment toutes les pages. Du très bon travail et de la très bonne lecture pour se faire un peu peur (même si l'image de Jean-Claude Duss, des Bronzés, seul la nuit en pleine montagne et chantant "Quand te reverrai-je pays merveilleux ?" m'est plusieurs fois venue à l'esprit, sans doute pour me détendre un peu)

    Excellent thriller qui risque bien de vous dégouter des trekkings intenses, moi perso ce sont deux mots dont je n'use que pour ce billet, très loin de mes us et coutumes habituels.