Le noir

Lemony Snicket

Milan

  • Conseillé par (Libraire)
    16 avril 2016

    The dark night rises

    Sous l'alias Lemony Snicket, l'auteur talentueux des Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire reviens nous enchanter avec l'album Le Noir, assisté par Jon Klassen, auteur de Ce n'est pas mon chapeau, à l'illustration.
    Les jeux de couleurs sont magnifiques, les contrastes entre le Noir effrayant, et la pâleur de la lumière artificielle produite par la lampe torche de Laszlo, ou le dégradé orangé du soleil couchant sont très réussis et fonctionnent à merveille. Le tout en restant dans un style simple et élégant dont Klassen nous avait déjà régalés avec ses précédents albums. Lemony Snicket quant à lui, nous offre un texte aux accents poétiques, et pourtant digne d'un récit à suspense. On reconnaît tout de suite sa plume unique, à la manière dont il crée, avec ses mots, une atmosphère inquiétante, notamment grâce à des phrases parfaitement rythmées et un vocabulaire choisi. On se croirait presque dans un roman gothique.
    Il fait du Noir un personnage à part entière, un personnage qui nous donne des frissons. Laszlo va dire bonjour au Noir, en espérant que cela le tiendra éloigné de sa chambre à l'heure où la nuit vient. Mieux encore, un soir, le Noir vient dans la chambre de Laszlo, et lui parle. Mais la personnification tient surtout à la façon dont ce Noir est décrit, comme blottit dans sa tanière, et de la manière dont il s'étend peu à peu après le coucher du soleil, dans cette grande maison où Laszlo semble être seul face à la nuit grandissante...
    On s'imagine d'ailleurs très bien en lecture à voix haute pour cet album, comme des enfants se racontant des histoires de fantôme à lumière d'une lampe torche... Mais il ne faut pas oublier que Le Noir est d'abord un album qui va dédramatiser la peur de l'obscurité en nous montrant qu'il est nécessaire. Le Noir n'est pas mauvais, et c'est grâce à lui que le jeune Laszlo comprend que, sans cette ombre qui envahit la maison chaque soir, nous ne saurions pas quand nous avons besoin de lumière.