- EAN13
- 9791030414998
- Éditeur
- Éditions Allia
- Date de publication
- 06/10/2023
- Collection
- Petite collection
- Langue
- français
- Langue d'origine
- allemand
- Fiches UNIMARC
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Vivre écartelé entre une multiplicité de temps, de vies, de milieux, naître et
mourir plusieurs fois : telle est l’existence de l’homme déraciné. Dans ce
texte inédit, paru en 1962 dans la revue allemande Merkur, Günther Anders
livre sa vision déchirante de la condition morale, sociale, psychique et
philosophique de l’émigrant. La menace de l’annihilation par l’assimilation,
la honte, l’infantilisation, l’impossibilité de partager la douleur du monde :
Anders livre l’expérience subjective de l’individu en exil. Contraint de
reconstruire sa vie sociale à partir de rien, de penser et de s’exprimer dans
une nouvelle langue, l’émigrant vit plusieurs vies en une. La multiplication
de ses identités a pour conséquence un dessaisissement de soi, une perte de sa
propre existence. Elle le pousse au désespoir, parfois à la mort. Comme dans
une lettre imaginaire, Anders s’adresse à un destinataire indéfini et ce « tu
» saisit le lecteur. Anders, lui-même juif émigré en France puis aux Etats-
Unis, réalise le tour de force de donner toute sa dimension universelle et
atemporelle à ce drame intime, le rendant ainsi accessible au lecteur. C’est
là son originalité : montrer comment l’expérience de l’émigration offre un
reflet de la condition humaine elle-même. Entre philosophie, histoire et
témoignage, à la croisée des Émigrants de W.G. Sebald et de Nous autres
réfugiés d’Hannah Arendt (Allia, 2019), L’Émigrant fait entendre les échos
d’un mal qui ne cesse de hanter notre époque. La philosophie de Günther Anders
(1902-1992) s’est bâtie au contact de l’histoire tragique d’un siècle meurtri
par plusieurs drames inédits. Il a été l’un des plus virulents critiques du
développement du nucléaire et s’est montré sensible aux dérives de la société
technicienne. Membre de l’École de Francfort, il fut proche de Walter Benjamin
et de Stefan Zweig. Il fut également un élève de Husserl et le premier mari de
Hannah Arendt. Il a entretenu une correspondance avec Claude Eatherly, membre
de la mission qui largua la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945. Il
est notamment l’auteur de L’Obsolescence de l’Homme (1956) et Hiroshima est
partout (1995). Aux éditions Allia sont parus Et si je suis désespéré, que
voulez-vous que j’y fasse ? (2001), George Grosz (2005), L'Art est en danger
(2012) et Le Rêve des machines (2022).
mourir plusieurs fois : telle est l’existence de l’homme déraciné. Dans ce
texte inédit, paru en 1962 dans la revue allemande Merkur, Günther Anders
livre sa vision déchirante de la condition morale, sociale, psychique et
philosophique de l’émigrant. La menace de l’annihilation par l’assimilation,
la honte, l’infantilisation, l’impossibilité de partager la douleur du monde :
Anders livre l’expérience subjective de l’individu en exil. Contraint de
reconstruire sa vie sociale à partir de rien, de penser et de s’exprimer dans
une nouvelle langue, l’émigrant vit plusieurs vies en une. La multiplication
de ses identités a pour conséquence un dessaisissement de soi, une perte de sa
propre existence. Elle le pousse au désespoir, parfois à la mort. Comme dans
une lettre imaginaire, Anders s’adresse à un destinataire indéfini et ce « tu
» saisit le lecteur. Anders, lui-même juif émigré en France puis aux Etats-
Unis, réalise le tour de force de donner toute sa dimension universelle et
atemporelle à ce drame intime, le rendant ainsi accessible au lecteur. C’est
là son originalité : montrer comment l’expérience de l’émigration offre un
reflet de la condition humaine elle-même. Entre philosophie, histoire et
témoignage, à la croisée des Émigrants de W.G. Sebald et de Nous autres
réfugiés d’Hannah Arendt (Allia, 2019), L’Émigrant fait entendre les échos
d’un mal qui ne cesse de hanter notre époque. La philosophie de Günther Anders
(1902-1992) s’est bâtie au contact de l’histoire tragique d’un siècle meurtri
par plusieurs drames inédits. Il a été l’un des plus virulents critiques du
développement du nucléaire et s’est montré sensible aux dérives de la société
technicienne. Membre de l’École de Francfort, il fut proche de Walter Benjamin
et de Stefan Zweig. Il fut également un élève de Husserl et le premier mari de
Hannah Arendt. Il a entretenu une correspondance avec Claude Eatherly, membre
de la mission qui largua la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945. Il
est notamment l’auteur de L’Obsolescence de l’Homme (1956) et Hiroshima est
partout (1995). Aux éditions Allia sont parus Et si je suis désespéré, que
voulez-vous que j’y fasse ? (2001), George Grosz (2005), L'Art est en danger
(2012) et Le Rêve des machines (2022).
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