Au secours, Maréchal ! L'instrumentalisation de l'humanitaire (1940-1944), l'instrumentalisation de l'humanitaire, 1940-1944
EAN13
9782130619383
ISBN
978-2-13-061938-3
Éditeur
Presses universitaires de France
Date de publication
Nombre de pages
352
Dimensions
21,6 x 13,6 x 1,8 cm
Poids
438 g
Langue
français
Code dewey
944.0816
Fiches UNIMARC
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Au secours, Maréchal ! L'instrumentalisation de l'humanitaire (1940-1944)

l'instrumentalisation de l'humanitaire, 1940-1944

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Presses universitaires de France

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Dans la France traumatisée par la débâcle de 1940, le secours d’urgence n’est plus seulement une nécessité, c’est une institution d’État. À sa tête, le Secours national, fort de ses 47 000 salariés et bénévoles, distribue nourriture, vêtements et subventions au nom du maréchal Pétain et de la Révolution nationale. Placées sous sa coupe, les œuvres privées revendiquent tantôt leur indépendance, tantôt leur neutralité, quand d’autres appellent à une Collaboration accrue ; toutes le font au prix de négociations, de résistances comme de compromissions, avec le régime de Vichy. Parmi ces oeuvres, la Croix-Rouge française, unifiée par une loi d’août 1940 ; les Assistants du devoir patriotique, « filiale » du Parti social français issu des Croix-de-Feu du colonel de la Rocque ; le Comité ouvrier de secours immédiat, une officine collaborationniste financée principalement par l’amende d’un milliard de francs infligée aux juifs en décembre 1941 ; le Secours social de la communauté bordelaise, créé par le maire de Bordeaux Adrien Marquet afin de soustraire le secours d’urgence aux notables bordelais.

Ce livre relate et cherche à comprendre les relations que ces organisations entretiennent entre elles (entre coopération et conflit), avec l’État français et avec l’occupant allemand, interroge leur nature privée ou publique et analyse l’empiètement de l’action humanitaire sur l’action sociale traditionnelle.

Ce qui apparaît aussi en creux dans les sources et les témoignages, c’est cette France complexe dans laquelle des maréchalistes s’engagent dans la Résistance et des hommes de gauche dans la Collaboration. Car entre l’application des lois antijuives de Vichy et les dénonciations, au-delà du favoritisme et de la corruption, la nébuleuse humanitaire a aussi été le lieu de sauvetages d’enfants juifs, de mises en place de réseaux de Résistance et du maintien d’une certaine forme de solidarité.

Jean-Pierre Le Crom est historien du droit, directeur de recherche au CNRS. Ses travaux portent sur l’histoire du droit social et de ses acteurs (État, syndicats, patronat, associations). Sur le régime de Vichy, il a déjà publié Syndicats, nous voilà ! (L’Atelier, 1995), La protection sociale sous le régime de Vichy (codirigé avec Philippe-Jean Hesse, Presses universitaires de Rennes, 2001) et Le droit sous Vichy (codirigé avec Bernard Durand et Alessandro Somma, Klosterman, 2006).
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