Un diamant brut, Vézelay-Paris, 1938-1950
EAN13
9782864246541
ISBN
978-2-86424-654-1
Éditeur
Anne-Marie Métailié
Date de publication
Collection
Bibliothèque Nordique
Nombre de pages
448
Dimensions
0,1 x 0,1 x 0,1 cm
Poids
501 g
Langue
français
Code dewey
920
Fiches UNIMARC
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Un diamant brut

Vézelay-Paris, 1938-1950

De

Anne-Marie Métailié

Bibliothèque Nordique

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Yvette Szczupak-Thomas est une fille de l'A.P., l'Assistance Publique. Elle vient d'Auxerre, elle à un petit frère, ses parents sont morts. La pupille ira travailler chez les autres. Le voyage commence, elle traverse des familles de la Bourgogne nord. La première, maman Blanche, est tout amour mais l'A.P. l'en arrache et la voilà chez la mère Germaine, une patronne odieuse et méchante. Pour résister, Yvette garde en tête les recommandations de maman Blanche : Quoi qu'il arrive, tu dois toujours agir en restant dans Ta vérité. tout garder dans la tête et ne rien montrer au dehors. Yvette tête de pioche retiendra la leçon et tiendra jusqu'au bout. La résistance à son sort est si dure qu'elle tombe malade, presque aveugle, presque morte, et l'hôpital devient sa maison - séjour extraordinaire dans une poche de silence où l'être fragile se renforce dans sa philosophie inventée au milieu des humains abîmés.
Retour à la ferme : le bois de la Madeleine à côté de Vézelay et voilà que des Parisiens pleins aux as débarquent dans sa cour, M. et Mme Zervos. Mignonne, la dame, et simple aussi ". La dame, c'est Yvette, qu'elle trouve mignonne, plus que ça même : Votre petite reine, dit-elle à ses parents adoptifs du moment, c'est un joyau brut. Avec son mari Christian, dit Taky, à la vue des dessins de la petite, ils détectent même chez Yvette un don naturel pour l'art. Et la voilà adoptée par les Zervos, des collectionneurs d'art, des éditeurs, des mécènes riches en amis artistes. Commence pour Yvette une nouvelle aventure. On est en pleine guerre, chez les Zervos, on accueille et on cache beaucoup d'artistes. Yvette change de langue, passe de la patoisie au français châtié-charretier. On l'instruit, elle s'instruit. Des noms prennent chair : Braque, Picasso, son professeur de dessin et grand ami, une estime réciproque. Romain Roland qui passe par là, Nusch et Paul Eluard, cachés dans le grenier, puis plus tard l'encombrant René Char.La guerre terminée à Montparnasse, comme à Vézelay, on joue au cadavre exquis, on se parle, se touche, s'arrache les cheveux, se jalouse, s'observe, on vit ensemble, quoi, avec quelques sordidités par-ci par- là.
Et tout l'art immense d'Yvette Szczupak-Thomas, - il y a du Céline de Mort à crédit dans son écriture, l'oil d'un vrai peintre, le talent d'un grand écrivain, une création rare en définitive qui fait que ce livre-témoignage, ce roman d'orpheline, nous tire vers l'universel autant par le petit des hommes les plus pauvres, que celui des hommes les plus grands. On n'avait pas lu écriture semblable ni côtoyé la nature humaine à ce point depuis des décennies.
Un diamant brut est une absolue révélation tant sur le monde de l'art qu'en littérature.
Yvette Szczupak-thomas, après avoir échappé à l'A.P. et aux Zervos, a vécu à Jérusalem où elle a commencé à écrire cette autobiographie à partir de 1980, elle est morte en 2006.
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