De nombreux albums de Dedieu ont la capacité de nous saisir. A l'instar de son 14-18 paru l'an dernier, Le caillou, par sa force graphique et le message qu'il véhicule, nous pétrifie d'effroi.

Dans un pays en guerre, le Karabastan, les Khomènes prennent rapidement le pouvoir. Ils ne font aucun prisonnier mais les victimes de cette guerre sont nombreuses. Pays désertique, son centre est occupé par un caillou, immense, de 300 mètres de haut, au pied duquel les nomades viennent se recueillir. Cette pierre est sacrée car on y trouve gravée l'histoire du Karabastan. Ce lieu de culte est plutôt gênant pour le chef des Khomènes qui souhaite instaurer ses nouvelles règles et ses propres notions de bien et de mal. Une nuit, des esclaves sont chargés de détruire cette pierre à coups de pioche. Mais rien n'y rien fait : les nomades continuent de se recueillir sur les gravats. La nuit suivante, on déplace ces gravats hors des frontières du pays. Alors, de jour en jour, le pays grandit, grandit... et est littéralement isolé de ses voisins. On tente de prévenir le guide suprême d'une telle catastrophe, mais les opposants finissent la tête tranchée...

Les illustrations, construites sur des contrastes de couleur puissantes, servent merveilleusement le texte, court et efficace. La phrase qui martèle le début et la fin du récit ne fait que donner plus de résonance au texte et à lui donner un air de fable moderne qui trouve écho dans l'actualité.

Un premier roman qui chatouille votre émotivité : ou comment avoir immense sourire en même temps qu'une larme coule sur votre joue. Mais c'est l'effet « Bojangles », cette chanson de Nina Simone sur laquelle ce couple improbable et doucement fou danse sous les yeux rêveurs et admiratifs de leur fils. Une folie douce, oui, mais qui deviendra folie tout court voir folie pure pour la mère, entraînant dans son sillage le reste du trio.
Le roman alterne narration de l'histoire par le fils, et carnets intimes du père. Les deux dans un style tendre, faussement naïf, aussi imaginatif que le gamin de Jonathan Safran Foer dans "Extrêmement fort et incroyablement près". Un roman cocon, où on a envie de se laisser bercer au son d'un « slow des sentiments »...

Le célèbre chevalier noir mène une vie paisible dans sa chaumière quand le roi l'appelle au combat. Sa royale mission ne va pas se dérouler sans embûches : attaque de canards sauvages, de brigands ou encore de moustiques parsèment son chemin. Et tous vont tâter de son épée ! Un album hilarant à la morale renversante !

Encore un immense moment de lecture grâce au génial Jean Echenoz. Sous de faux airs de roman policier voire même d'espionnage, son dernier roman nous entraîne aux côtés de Constance, bientôt enlevée pour la "mettre en condition" afin qu'elle accepte une mission bien spéciale. Mais la captivité de la belle ne va pas tout à fait se dérouler selon les termes du contrat... Absolument réjouissant, comme toujours !

Un polar noir à la construction implacable ! Dans le cadre idyllique de Salvador de Bahia, la chaleur cogne, les cœurs s'échauffent...