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    3 juillet 2015

    Toujours à la tête de la BEP de Bradfield, Carol Jordan enquête sur un meurtre étrange : l'empoisonnement du joueur de football vedette de la ville, un crime qui aurait pu passer inaperçu sans la perspicacité du Docteur Elinor Blessing. Pourtant, quand celle-ci détecte un deuxième cas d'empoisonnement, la police n'est pas loin de la soupçonner d'être, soit une folle, soit une criminelle. Mais les victimes s'enchaînent, sans liens apparents, et le médecin n'a aucun mobile. Et le pire est encore à venir.
    Lors du match de reprise de l'équipe de football endeuillée, une bombe explose sous une tribune. L'attentat terroriste semble évident et Carol est furieuse de devoir céder l'enquête à l'UAT, ces ''loubards, des quasi-sociopathes jouant les bons Samaritains''. L'empoisonneur et le poseur de bombe sont dans le collimateur de sa brigade et Tony Hill est prêt à collaborer à l'enquête, même s'il est cloué sur un lit d'hôpital, attaqué à la hache par un patient du service psychiatrique pour lequel il travaille. Certes, il est immobilisé, certes, les visites de sa mère le mettent sur les nerfs, mais ses capacités intellectuelles sont intactes.

    Cinquième opus des enquêtes du duo Carol Jordan / Tony Hill, Sous les mains sanglantes est l'un des meilleures tomes de la série, même si la policière ne s'y montre pas toujours sous son meilleur jour, persuadée qu'elle est d'être la seule, avec sa brigade, à pouvoir résoudre toutes les affaires. Cependant les deux enquêtes sont intéressantes et Val McDermid multiplie suffisamment les fausses pistes pour tenir son lecteur en haleine sans l'égarer. Le rythme est sec, nerveux, plus trépidant qu'habituellement. Les personnages secondaires ne sont pas négligés même si le couple-phare tient la vedette. Tony Hill est diminué physiquement, mais il souffre surtout d'avoir besoin d'aide. Le loup solitaire doit solliciter sa seule amie s'il veut écourter son séjour à l'hôpital et, compte tenu de sa pudeur, ce n'est pas une mince affaire. La présence de Vanessa, mère castratrice s'il en est, est un plus dans la connaissance de l'intimité de Tony. Il lui revient des souvenirs d'enfance traumatisants, ceux-là même qui ont construit sa personnalité et ont fait de lui ce profileur capable d'entrer dans la tête du pire des meurtriers. Et, il va en apprendre un peu plus sur le père dont jusqu'à présent il ignorait même le nom.
    Vie privée et enquêtes se mêlent en un cocktail bien dosé pour un très bon moment de lecture.