Conflit de voisinage

Rafaële Rivais

Max Milo

  • Conseillé par
    18 août 2013

    voisin

    Un récit que j'ai beaucoup aimé, la tension monte peu à peu, la voisine allant crescendo dans la folie et les dégradations.

    Mais comment va faire Rachel pour s'en sortir, elle que personne n'écoute, ni la police, ni la justice ?

    Sans oublier l'utilisation des chats qui peuvent se révéler des armes de destruction massive.

    Un roman qui m'a parfois fait bondir de ma chaise : quoi ? les voisins aussi tournent leur veste ? Quelle honte !

    Qui plus est, un roman qui frôle la réalité ; bizarement, cela ne m'étonne pas....

    Ce qui m'a toutefois gêné, en revanche, c'est l'utilisation intempestive des virgules par l'auteur qui cassent le rythme de la phrase, et parfois au mauvais moment.

    Ceci dit, vous l'aurez compris, un roman à lire (sauf si vous avez des problèmes de voisinages....)

    L'image que je retiendrai :

    Celle du jardin installé sous les fenêtres de Rachel que sa voisine s'acharne à détruire.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2013/08/03/27590983.html


  • Conseillé par
    10 juillet 2013

    Il y a, il paraît, de nombreux conflits de voisinage en France. Ce roman est d'ailleurs basé sur des faits réels. De petites brimades en gestes plus dangereux, la tension monte et la peur s'installe. Acculée, la victime tente d'alerter bailleur social, police, mais tous sont très occupés à d'autres tâches moins gênantes, pour le premier, et plus valorisantes, pour la seconde. Et Rachel doit alors se débrouiller seule, d'abord contre des petits tracas, avant que ça ne dégénère :

    "Elle [Audrey Nichelong] se mit à guetter les allées et venues de sa voisine. Quand elle la savait prête à sortir de l'immeuble, elle préparait une bassine d'eau. S'il n'y avait personne dans la rue, elle la vidait sur sa tête au moment où elle franchissait la porte d'entrée, située au-dessus de sa cuisine. Elle l'entendait avec jubilation remonter chez elle pour se changer. Elle retira le nom de sa boîte aux lettres afin qu'elle ne reçoive plus son courrier. Hélas, l'autre l'écrivit au feutre sur le métal. Lorsqu'elle l'apercevait dans la rue Kubler en train de rentrer chez elle avec sa poussette double et les petites dedans, elle bravait le flot des voitures pour arriver avant elle au pied de l'immeuble : elle maculait d'huile la poignée de la porte d'entrée ou bien appuyait sur la totalité des boutons de l'ascenseur afin qu'il s'arrête à chaque étage et qu'il l'oblige à poireauter. Elle continua d'envoyer les chats faire leurs besoins dans ses plantes, la nuit : non seulement ils les déracinaient, mais ils les remplissaient d'excréments." (p.113)
    Le livre se présente comme un roman, je l'ai ressenti plus comme un écrit journalistique. Certes, le suspense et la tension sont bien pesés et bien amenés. Certes, la construction est plutôt romanesque. Mais, l'écriture est journalistique : de petites phrases rapides, claires, nettes, précises qui font mouche mais qui ne réussissent pas à donner à ce livre le charme d'une œuvre littéraire. Tel n'était peut-être pas le but de l'auteure? Si son but était de construire un roman façon roman noir avec des gens normaux, dans des situations courantes, rien qui malheureusement ne sorte vraiment de l'ordinaire (lorsque je dis cela, ne le voyez pas comme une critique négative, mais comme un simple constat des situations décrites) en faisant monter tension et intérêt du lecteur, le pari est réussi.
    Vous ne verrez plus vos voisins comme avant si vous avez la chance de croiser la route de ce petit roman (188 pages) - ou si vous faites en sorte de l'avoir en mains - rapide et efficace. Quand je pense que j'ai invité les miens il y a quelques semaines...