Plaintes

Ian Rankin

Le Livre de poche

  • Conseillé par
    19 janvier 2021

    À peine l’inspecteur Malcolm Fox du Bureau des Affaires et Plaintes internes a-t-il le temps de se réjouir d’avoir coincé un flic corrompu qu’il est envoyé sur un nouveau cas. Il s’agit de collecter des informations sur le sergent Jamie Breck, soupçonné de faire partie d’un réseau pédophile. Or, c’est justement ce policier qui est chargé de l’enquête sur le meurtre du compagnon violent de la sœur de Fox. L’occasion pour les deux hommes de se rapprocher et pour Fox de se faire une idée sur ce pédophile en puissance. Et l’inspecteur doute. Breck ne serait-il pas victime d’une machination ?

    Retour à Edimbourg avec Ian Rankin mais sans Rebus, son flic fétiche. Ici, il nous présente Malcolm Fox, de la police des polices, un service ignoré du grand public et haï des autres policiers. L’homme est un solitaire, alcoolique repenti qui carbure au jus de tomates et affublé d’une sœur à la dérive et d’un père qui perd de plus en plus la mémoire. Voilà pour le personnage, flic pugnace, perspicace et non dénué d’humour. Et l’histoire ? Elle est complexe et brasse des sujets divers et variés, tels les réseaux pédophiles, la crise économique, les montages financiers, le marché pas toujours très clair de l’immobilier et, bien sûr, la corruption qui touche aussi bien les politiciens locaux que les policiers. Perdu dans ce maëlstrom, Fox fait preuve de clairvoyance et évite les manipulations. Très vite, il s’allie à son collègue Breck, malgré les accusations qui pèsent sur lui. Mais le duo dérange et finit mis à pied. Car, le chemin vers la vérité est difficile quand on ne sait pas à qui se fier, quand un simple collègue, voire un haut gradé, peuvent être à la solde de la pègre.
    L’enquête est donc compliquée, alambiquée mais c’est du Rankin, donc c’est du bon polar, de l’excellent polar même. Et Edimbourg n’est pas étrangère à l’affaire. On aime toujours autant parcourir ses lieux historiques, ses ruelles sombres, ses routes encombrées par d’incessants travaux. Malcolm Fox n’a peut-être pas le charisme de John Rebus mais il ne demande qu’à faire ses preuves. On suivra avec intérêt et plaisir la suite de ses aventures.