Et qu'on m'emporte, roman

Carole Zalberg

Albin Michel

  • Conseillé par
    1 septembre 2013

    Emma malade et proche de la mort revient sur sa vie. Elle a perdu sa fille et c'est à elle qu'elle s'adresse sans se chercher d'excuses ou de circonstances atténuantes. Elle lui explique ses choix qui ont déterminé son existence et celle des siens. Mariée puis mère de famille très vite, elle étouffait dans ce carcan, se consumait lentement de l'intérieur. Dans la France secouée par mai 68, elle a franchie sans remords ni regrets mais avec appétit des interdictions : vivre, s'amuser, goûter au sel des liaisons adultères. Par la suite, sa rencontre avec Rolland fils de bonne famille lui a permis d'accéder à une vie confortable mais sans ses enfants de son premier mariage.

    Égoïste, Emma a vécu pour elle et pour ses envies. Elle a rejeté ses enfants, claquer la porte à sa fille quand elle avait besoin d'elle. Quand sa fille sera mourante son amour maternel se réveillera. Emma dont les parents n'ont pas été un modèle s'était promise de ne pas répéter le schéma familial. Sans pathos ou apitoiement, Emma revendique ses choix. Une femme devenue mère sans avoir d'amour pour la chair de sa chair. Si son attitude en tant que mère peut susciter de l'incompréhension, j'ai été touchée par cette femme.

    Dans "La mère horizontale", l'histoire d'Emma et de sa fille Sabine est racontée par Fleur sa petite-fille. Avec ce livre, Carole Zalberg nous offre le point de vue d'Emma.

    Un magnifique roman qui émeut, dérange, nous interpelle sur la combinaison femme-mère !