- EAN13
- 9782130729457
- Éditeur
- PUF
- Date de publication
- 04/03/2015
- Collection
- Des mots
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Dans À la recherche du temps perdu, Proust développe une théorie de
l’homosexualité, largement inspirée de la psychiatrie de l’époque. Or, non
seulement elle ne s’applique pas à certains personnages dont on apprend qu’ils
sont « homosexuels », mais Charlus lui-même ne cesse de tenir des propos qui
la contredisent. La théorie est ainsi déconstruite au fur et à mesure qu’elle
est construite. Il en va de même chez Genet, où l’on voit toutes les
théorisations démenties par les pratiques réelles. Pourtant, cette instabilité
générale de la théorie reste prise dans les cadres fixés par les normes et les
notions obsessionnellement rappelées du « masculin » et du « féminin ».Il
s’agit dès lors de comprendre comment les pratiques « subversives » et les
discours « hérétiques » peuvent à la fois constituer d’importants « contre-
discours » et « contre-conduites », tout en laissant intact le système du
genre et de la sexualité, et donc en participant à sa perpétuation. Comment
penser dès lors la transformation sociale et politique, si ce n’est en portant
le regard sur la reproduction de la structure qui s’opère à travers
l’opposition toujours rejouée entre normes et contre-normes ? Et en insistant
sur ce qui permet d’échapper à cette logique pour rouvrir la temporalité
historique que tendent à fermer les « verdicts sexuels » qui façonnent les
individus malgré eux ?
l’homosexualité, largement inspirée de la psychiatrie de l’époque. Or, non
seulement elle ne s’applique pas à certains personnages dont on apprend qu’ils
sont « homosexuels », mais Charlus lui-même ne cesse de tenir des propos qui
la contredisent. La théorie est ainsi déconstruite au fur et à mesure qu’elle
est construite. Il en va de même chez Genet, où l’on voit toutes les
théorisations démenties par les pratiques réelles. Pourtant, cette instabilité
générale de la théorie reste prise dans les cadres fixés par les normes et les
notions obsessionnellement rappelées du « masculin » et du « féminin ».Il
s’agit dès lors de comprendre comment les pratiques « subversives » et les
discours « hérétiques » peuvent à la fois constituer d’importants « contre-
discours » et « contre-conduites », tout en laissant intact le système du
genre et de la sexualité, et donc en participant à sa perpétuation. Comment
penser dès lors la transformation sociale et politique, si ce n’est en portant
le regard sur la reproduction de la structure qui s’opère à travers
l’opposition toujours rejouée entre normes et contre-normes ? Et en insistant
sur ce qui permet d’échapper à cette logique pour rouvrir la temporalité
historique que tendent à fermer les « verdicts sexuels » qui façonnent les
individus malgré eux ?
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