La Ville
EAN13
9782251904382
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Collection
Le goût des idées
Langue
français
Langue d'origine
allemand
Fiches UNIMARC
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Arnhem, cité de rentiers, Wiesbaden, cité de retraités, Düsseldorf, cité des
banquiers… La liste est longue de villes saisies à un moment historique ou au
cours d'une période essentielle de leur histoire : La Mecque, Sparte, Londres
et surtout Venise au temps des Guelfes et des Gibelins. Avec La Ville, Weber
excelle dans l’art de la typologie. Il y définit toute une gamme de villes «
idéaltypiques », selon qu’on les considère sous l’angle juridique, économique,
politique. Et il le fait avec d’autant plus d’aisance que son étonnante
érudition lui permet d’interpeller les villes babyloniennes, juives, hindoues,
islamiques, chinoises ou russes au même titre que celles de l’Antiquité
grecque ou romaine et celles du Moyen Âge. En retraçant l’histoire des
conjurations et des corporations, Weber souligne l’originalité de l’histoire
européenne : la seule à avoir produit la commune dans son plein développement.
Du même coup, il évoque le rôle moteur du christianisme, les transformations
du rapport entre la ville et la campagne, la nature essentiellement politique
des luttes que se livrent les divers ordres sociaux, la lente montée de la
bourgeoisie. Le passage du capitalisme foncier impliquant l’esclavage dans
l’Antiquité au capitalisme marchand du Moyen Âge n’est jamais qu’une longue
série d’étapes d’un processus menant au capitalisme moderne et à l’Etat
moderne. La Ville, dit Weber, se développe selon la logique propre à chaque
civilisation, mais il existe en même temps une loi interne au champ politique,
qui limite le nombre de compromis possibles pour faire cohabiter dans une même
cité des couches sociales qui se distinguent et que leurs intérêts opposent.
Les rapports de souveraineté et de luttes pour la domination entre villes et
Etats sont au cœur de la réflexion wébérienne. Aussi, ces analyses gardent-
elles une actualité manifeste en un temps où les métropoles s’agrandissent et
en un temps où, avec cet accroissement spatial, démographique et économique,
l’acuité des problèmes sociaux, environnementaux et politiques se fait plus
vive. Max Weber (1864-1920), économiste allemand, père de la sociologie
contemporaine. Né dans une riche famille de la bourgeoise protestante
allemande, M. Weber entame des études en Droit et accède au poste de
professeur d’Histoire de droit romain et de droit commercial à Berlin (1893)
puis à Fribourg (1894). Souffrant de dépression nerveuse, il visite l’Italie
et le sud de la France, et c’est à la suite de ce voyage qu’il réoriente ses
recherches vers la sociologie dont il fonde en 1909, avec G. Tönnies et G.
Simmel, la Société allemande de sociologie. Les années 1915-1919 sont pour
Weber une grande période d’activité intellectuelle avec la publication de ses
travaux sur la sociologie comparative des religions mondiales. Il meurt peu
après avoir obtenu la première chaire de sociologie à Munich. Mal connue en
France, la pensée wébérienne s’appuie le processus de rationalisation de la
modernité occidentale par de nombreux exemples historiques. Philippe Fritsch a
été Professeur de Sociologie à l’Université Lyon 2 et Directeur d’une équipe
de recherche associée au CNRS. De L’Education des adultes (1971) à Être
Vétérinaire (2011), ses travaux et publications ont également fait place à des
intérêts d’ordre épistémologique et de circulation internationale des idées,
donc à la traduction de textes de Simmel, Weber et Dirk Kaesler.
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