- EAN13
- 9782251907024
- Éditeur
- Les Belles Lettres
- Date de publication
- 16/01/2018
- Collection
- Le goût des idées
- Langue
- français
- Langue d'origine
- anglais
- Fiches UNIMARC
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Le 26 septembre 1926, un biologiste autrichien nommé Paul Kammerer se tua d’un
coup de revolver. Dans les milieux scientifiques, on considéra ce suicide
comme le dénouement d’une bataille tantôt obscure, tantôt scandaleuse, autour
des doctrines fondamentales de l’Évolution. Aux disciples de Lamarck, apôtres
de l’hérédité des caractères acquis, les expériences de Kammerer menées
pendant plus de quinze ans sur des générations d’amphibiens tels que la
salamandre et le fameux crapaud accoucheur, apportaient des arguments
apparemment décisifs. D’où la fureur du camp opposé : celui des néo-
darwinistes, adeptes des mutations fortuites préservées par la sélection
naturelle. À leur tête, le savant anglais William Bateson insinua que les
expériences étaient truquées mais réussit à ne pas en examiner les résultats –
s’arrangeant en particulier pour ne pas voir une pièce capitale : les «
rugosités nuptiales » du dernier spécimen de crapaud accoucheur… Un biologiste
américain devait administrer le coup de grâce : se trouvant à Vienne, il y fit
une découverte qu’il publia, et à la suite de laquelle Kammerer se suicida.
Longtemps intrigué par cette curieuse affaire, Arthur Koestler s’attendait,
lorsqu’il décida de reprendre l’enquête, à raconter la triste histoire d’un
savant qui trahit sa vocation : le suicide de Kammerer était, en effet, passé
pour un aveu, et toute son œuvre en est restée discréditée. Or, en analysant
la documentation de l’époque et en se renseignant auprès de tous les
survivants du drame, Koestler s’aperçut peu à peu qu’il procédait à la
réhabilitation d’un homme qui, très probablement, fut la victime d’une
trahison.
coup de revolver. Dans les milieux scientifiques, on considéra ce suicide
comme le dénouement d’une bataille tantôt obscure, tantôt scandaleuse, autour
des doctrines fondamentales de l’Évolution. Aux disciples de Lamarck, apôtres
de l’hérédité des caractères acquis, les expériences de Kammerer menées
pendant plus de quinze ans sur des générations d’amphibiens tels que la
salamandre et le fameux crapaud accoucheur, apportaient des arguments
apparemment décisifs. D’où la fureur du camp opposé : celui des néo-
darwinistes, adeptes des mutations fortuites préservées par la sélection
naturelle. À leur tête, le savant anglais William Bateson insinua que les
expériences étaient truquées mais réussit à ne pas en examiner les résultats –
s’arrangeant en particulier pour ne pas voir une pièce capitale : les «
rugosités nuptiales » du dernier spécimen de crapaud accoucheur… Un biologiste
américain devait administrer le coup de grâce : se trouvant à Vienne, il y fit
une découverte qu’il publia, et à la suite de laquelle Kammerer se suicida.
Longtemps intrigué par cette curieuse affaire, Arthur Koestler s’attendait,
lorsqu’il décida de reprendre l’enquête, à raconter la triste histoire d’un
savant qui trahit sa vocation : le suicide de Kammerer était, en effet, passé
pour un aveu, et toute son œuvre en est restée discréditée. Or, en analysant
la documentation de l’époque et en se renseignant auprès de tous les
survivants du drame, Koestler s’aperçut peu à peu qu’il procédait à la
réhabilitation d’un homme qui, très probablement, fut la victime d’une
trahison.
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