Le Monde selon Cheng, Un conte contemporain
EAN13
9782369561354
Éditeur
Intervalles
Date de publication
Langue
français
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Le Monde selon Cheng

Un conte contemporain

Intervalles

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Aventures en terre imaginaire
Cheng, un jeune ficeleur d’asperges né dans l’empire de Camelote, s’endort
malencontreusement dans un container rempli de légumes pour se réveiller à
l’autre bout du monde. Dérivant dans un univers où tout est devenu low cost,
il vogue de rencontre en rencontre et tente de comprendre qui tire les
ficelles de cette société à la recherche perpétuelle du coût le plus bas. Le
Monde selon Cheng est un conte contemporain aigre-doux sur le thème de la
valeur. Poussant à l’extrême la logique mercantile du monde tel qu’il tourne,
il explore avec brio et simplicité les abysses vers lesquels nous entraîne la
quête effrénée du moindre coût.

Une dystopie qui expose et dénonce implicitement les valeurs sociales de notre
époque

EXTRAIT

Nous vivons comme des brutes, disait mon père. Depuis que le monde a changé,
nous vivons comme des brutes et plus rien n’a de valeur. Quand il parlait
ainsi, il prenait un air grave, mais la plupart du temps, c’était un homme
joyeux, surtout avec moi. Je m’appelle Cheng l’Asperge, je suis haut comme
trois pommes, je sais à peine lire, je sais compter. Je suis né au royaume de
Camelote mais j’ai vécu ailleurs. Mon père est ficeleur d’asperges, comme ma
mère et mes soeurs. Jusqu’à mon départ, je passais mes journées sur la zone de
conditionnement, entre le port et l’aéroport, entre ciel et mer. Avec mon
père, ma mère et mes soeurs. Le matin, nous nous levions tôt, nous buvions du
soda en regardant des jeux sur le poste de télévision, et nous partions tous
ensemble attendre le camion. Il faisait encore nuit. D’abord, nous entendions
le moteur, les grincements des suspensions qui ressemblaient à des souffles
d’épuisement, ces bruits nous parvenaient par vagues successives, puis nous
apercevions les rais des phares qui partaient dans tous les sens parce qu’il y
avait des trous énormes dans la route, et enfin nous sentions l’odeur d’huile
chaude de la machine. J’aimais m’asseoir à côté de mon père sur le plateau du
camion. Mes soeurs dormaient contre ma mère, qui dormait aussi. Pas mon père.
Ni moi. Mes soeurs et moi faisions partie des enfants qui n’allaient pas à
l’école. Il y avait de plus en plus d’enfants qui n’allaient plus à l’école
depuis qu’elle n’était plus obligatoire dans notre région. Mon père
m’apprenait à compter. À trois ans, je savais compter jusqu’à cent mille. À
quatre ans, j’ai compris l’infini. L’infini, c’est quand on ne peut plus
compter. Cela donne le vertige et cela fait peur aussi.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

\- "En moins de cent pages, Stéphane Reynaud a réussi à raconter le monde tel
qu’il ne va pas. Une réussite." (Mohammed Aïssaoui, Le Figaro)
\- "Un conte cruel, doublé d’un joli premier roman." (VSD)
\- "Micromegas futuriste et malheureusement très plausible sous de nombreux
aspects, Le Monde selon Cheng pose la question de la valeur, et fait le lien
entre le côté marchand et le côté éthique de cette notion fondamentale. Un
livre incisif et élégant." (Yaël Hirsch, Toute la culture.com)
\- "Une dérive désenchantée qui flingue les ayatollahs du coût bas." (Télé
Poche)

A PROPOS DE L'AUTEUR

Stéphane Reynaud est journaliste, rédacteur en chef des pages «  Style et Art
de Vivre  » au Figaro. Il est l’auteur de plusieurs essais dont Glamour
business (2008), et No Low Cost (2009). Il a également publié Dans les
cuisines de la République (2010). Le Monde selon Cheng est son premier roman.
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