Mémoires d'un chasseur, Vingt-quatre récits
EAN13
9782371240025
Éditeur
Bibliothèque russe et slave
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Mémoires d'un chasseur

Vingt-quatre récits

Bibliothèque russe et slave

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Dans ces récits qui constituent ses débuts littéraires et lui apportèrent la
célébrité, Tourgueniev, arpentant sa campagne natale, raconte les rencontres
qu'il fait, propriétaires terriens des environs, fonctionnaires de village,
paysans soumis au servage, et ses impressions de la nature qu'il décrit comme
nul autre avant lui. « C'est un monde nouveau où vous nous faites pénétrer,
écrivait George Sand à l'auteur en 1872, et aucun monument d'histoire ne peut
nous révéler la Russie comme ces figures si bien étudiées et ces mœurs si bien
vues. »

Cette édition reproduit la traduction intégrale d'Henri Mongault des vingt-
quatre récits de l'édition complète de 1874. Elle est augmentée de Moumou et
de l'Auberge de grand chemin, et reprend l'iconographie originale de l'édition
Bossard de 1929 accompagnée de dessins de Tourgueniev.

EXTRAIT

Une différence ethnique très marquée distingue de ceux d’Orel les gens de
Kalouga ; quiconque a eu l’occasion de passer du district de Bolkhov dans
celui de Jizdra a dû en être frappé. Petit, voûté, revêche, le regard en
dessous, le paysan d’Orel, qui est « à la corvée », gîte dans une misérable
cahute de tremble, n’exerce aucun commerce, fait maigre chère, se chausse de
tille. Celui de Kalouga, qui est « à la redevance », habite de spacieuses
izbas de sapin ; haut de taille, le teint clair, l’œil vif et hardi, il
trafique d’huile et de goudron, et porte des bottes le dimanche. Dans la
province d’Orel (du moins dans sa partie orientale) les hameaux sont
habituellement situés en pleins champs, près d’un bas-fond transformé tant
bien que mal en étang boueux. À part quelques osiers prêts à toutes les
besognes et deux ou trois maigres bouleaux, on n’aperçoit pas un arbre à une
verste4 à la ronde ; les chaumines au toit pourri se tassent l’une contre
l’autre... Dans la province de Kalouga au contraire, un bois entoure presque
toujours les villages ; les habitations, plus espacées, mieux alignées, sont
couvertes en planches ; les portes cochères ferment bien ; la palissade de l
’arrière-cour, entretenue avec soin, ôte aux pourceaux vagabonds toute envie
d’y pénétrer. Le chasseur est également mieux favorisé.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ivan Sergueïevitch Tourgueniev est un écrivain, romancier, nouvelliste et
dramaturge russe né le 28 octobre 1818 à Orel et mort le 22 août 1883 à
Bougival. Son nom était autrefois orthographié à tort Tourguénieff ou
Tourguéneff.
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