- EAN13
- 9782707179128
- Éditeur
- La Découverte
- Date de publication
- 16/01/2014
- Collection
- La Découverte Poche / Sciences humaines et sociales
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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La matrice de la race
Généalogie sexuelle et coloniale de la Nation française
Elsa Dorlin
La Découverte
La Découverte Poche / Sciences humaines et sociales
Autre version disponible
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Papier - La Découverte 13,50
La race a une histoire, qui renvoie à l'histoire de la différence sexuelle. Au
XVIIe siècle, les discours médicaux conçoivent le corps des femmes comme un
corps malade et l'affligent de mille maux : " suffocation de la matrice ", "
hystérie ", " fureur utérine ", etc. Le sain et le malsain justifient
efficacement l'inégalité des sexes et fonctionnent comme des catégories de
pouvoir. Aux Amériques, les premiers naturalistes prennent alors modèle sur la
différence sexuelle pour élaborer le concept de " race " : les Indiens
Caraïbes ou les esclaves déportés seraient des populations au tempérament
pathogène, efféminé et faible. Ce sont ces articulations entre genre,
sexualité et race, et leur rôle central dans la formation de la Nation
française qu'analyse Elsa Dorlin, au croisement de la philosophie politique,
de l'histoire de la médecine et des études sur le genre. La Nation prend
littéralement corps dans le modèle féminin de la " mère ", blanche et saine,
opposée aux figures d'une féminité " dégénérée " – la sorcière, la vaporeuse,
la vivandière hommasse, la nymphomane, la tribade et l'esclave africaine. Il
apparaît ainsi que le sexe et la race participent d'une même matrice au moment
où la Nation française s'engage dans l'esclavage et la colonisation.
XVIIe siècle, les discours médicaux conçoivent le corps des femmes comme un
corps malade et l'affligent de mille maux : " suffocation de la matrice ", "
hystérie ", " fureur utérine ", etc. Le sain et le malsain justifient
efficacement l'inégalité des sexes et fonctionnent comme des catégories de
pouvoir. Aux Amériques, les premiers naturalistes prennent alors modèle sur la
différence sexuelle pour élaborer le concept de " race " : les Indiens
Caraïbes ou les esclaves déportés seraient des populations au tempérament
pathogène, efféminé et faible. Ce sont ces articulations entre genre,
sexualité et race, et leur rôle central dans la formation de la Nation
française qu'analyse Elsa Dorlin, au croisement de la philosophie politique,
de l'histoire de la médecine et des études sur le genre. La Nation prend
littéralement corps dans le modèle féminin de la " mère ", blanche et saine,
opposée aux figures d'une féminité " dégénérée " – la sorcière, la vaporeuse,
la vivandière hommasse, la nymphomane, la tribade et l'esclave africaine. Il
apparaît ainsi que le sexe et la race participent d'une même matrice au moment
où la Nation française s'engage dans l'esclavage et la colonisation.
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