De la toile aux chemins de fer, L'extension nationale d'une entreprise bretonne au XIXe siècle
EAN13
9782753529564
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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De la toile aux chemins de fer

L'extension nationale d'une entreprise bretonne au XIXe siècle

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Ils s'appelaient Prigent, Soubigou, Quéinnec, Radenac, Colbert. Acteurs
majeurs du monde des travaux publics au XIXe siècle, ils réalisèrent une part
importante des lignes de chemin de fer de Rennes à Brest, la totalité du
réseau d'Auvergne, de multiples voies ferrées partout en France. Les premiers,
apportant leur savoir-faire de meneurs d'hommes et un solide appui financier,
étaient les héritiers de cette longue tradition propre à ce monde si
particulier des Juloded, au pays de Léon en Finistère. L'un d'eux, Y. Prigent,
comprit, le premier, que leur commerce des toiles de lin était mort. Son
gendre, F.-L. Soubigou, sut, en quelques mois de présence à l'Assemblée de
1848, pressentir l'importance des voies ferrées face aux nécessités
économiques, puis, sénateur, assuma son rôle de leader modéré de la droite
finistérienne près des électeurs du monde rural dont il défendit toujours les
intérêts et près desquels il prêcha la modernisation des méthodes et des
techniques. Les Radenac, père et fils, costarmoricains, tous deux ingénieurs,
apportèrent la formation technique. Le dernier, Colbert, un lorrain, les
appuya de ses compétences administratives. Leurs clients s'appelèrent
Compagnie de l'Ouest, du Paris – Orléans, de l'Est, du Midi, des Charentes, de
Clermont à Tulle, et plusieurs autres. Leurs interlocuteurs, qui surent les
apprécier, furent parmi les plus brillants ingénieurs des Ponts et Chaussées
de l'époque comme E. Caillaux qui devint un grand Ministre, L. Sévène,
directeur au P-O et professeur en son école, A. Siben, réalisateur des
principales lignes d'Italie, Victor Fénoux, renommé constructeur du viaduc de
Morlaix. Ce furent aussi, souvent plus difficilement, des hommes d'affaires
expérimentés, tel L. Sarlin, grande fortune du Midi de la France, A. Rostand,
représentant d'une des principales familles de la finance et du commerce
marseillais, G. de Toucy, capitaine d'industrie auvergnat. Faite de belles
réussites, mais aussi d'erreurs et de difficultés, c'est une tranche
d'histoire entrepreneuriale nationale qu'ils écrivirent ensemble, entourés de
quelques milliers d'ouvriers, terrassiers, mineur, charretiers, charpentiers,
mécaniciens, etc. C'est en même temps une page de politique locale face à la
laïcisation progressive et inéluctable de la France.
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