Ça va!
EAN13
9791026710417
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
Détours
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Ça va!

Champ Vallon

Détours

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Ça va. On pourrait s'arrêter là.Tout y est. Ou bien continuer. Pratiquer même
l'art, l'exercice de la continuation.Jusqu'à la fin. C'est quoi la fin? Ça ne
nous regarde pas, au fond. Ça nous échappe. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai
continué. Ça ne veut pas dire que j'ai fini. Que je suis fini. On verra bien.
On ne verra rien. Je ne verrai rien. La continuation n'est pas la répétition.
J'ai beaucoup continué, toutes ces années passées dans mes écritures, mais ne
me suis pas répété tellement. Rarement plus de deux fois! N'y suis pas allé
voir ! Et puis, je n'avais pas à me justifier. Ça va. Qu'est-ce que ça cache ?
Qu'est-ce que ça montre? Si ça en dit long ou pas. Cette espèce de mensonge,
rituel de silence sous le bavardage. Et puis, il y a la ponctuation. Ces deux
mots avec un point tout seul, dedans dehors en disent moins qu'avec un point
d'interrogation qui veut en savoir plus et surtout clôturé d'une exclamation.
Ça va !, qui est le titre d'un beau poème de Vladimir Maïakovski, exaltation
de l'avenir, de la révolution. Bien loin de la politesse convenue dans
l'expression, camouflant l'indifférence à autrui sous un rituel creux. Qu'est-
ce qui m'a pris de faire ce livre à ce propos ? Pensé à Flaubert, auquel je
voue une admiration principale, dont pour une ligne «écrire un livre sur
rien...» Moi, c'est un livre du ça va, qui est une forme de rien. Et
maintenant, quelques lignes, tirées de ce rien qui est quelque chose, un
«presque rien», pour les prendre chez Gracian : si j'ai beaucoup emprunté,
j'ai aussi parfois rendu. Pourtant c'était vrai, comme un mensonge endormi. On
fait avec, on meurt sans. On n'écrit jamais seul. Même s'il n'y a personne.
Etre dans la vraie vie, celle dont on se souvient et celle qu'on oublie. Le
passé commençait. Il ne commençait pas d'ailleurs,il continuait. Le passé
n'est pas une langue morte. La vie est-elle faite pour vivre avec elle ? Avez
vous déjà été piqué par une abeille morte ? Mourir, c'est mieux vivre que de
vivre mort... Voilà ! Merci de me lire. Ca va ? Arthur Bernard (nom de plume
de Jean-Pierre Arthur Bernard), est romancier, historien et essayiste français
né le 11 juin 1940 à Valence (Drôme). Arthur Bernard est né au début de la
guerre, à Valence dans la vallée du Rhône (une situation géographique où se
dérouleront certains épisodes de ses romans). Il suit ses études à l'Institut
d'études politiques de Grenoble, puis Sciences Po Paris, avant de poursuivre
par des Lettres à l'Université Paris-Sorbonne. À partir de 1968, et jusqu'en
2008, il enseigne l'histoire des idées politiques à l'IEP de Grenoble. En
1995, il est professeur invité au département de français et d'italien de
l'Université de Californie à Santa Barbara4. Selon les circonstances
éditoriales, Arthur Bernard a publié sous différents noms des romans, et des
ouvrages historiques et sociologiques (en particulier sur Paris). Comme
historien, il a publié chez Champ Vallon: Paris rouge (1944-1964), 1991, et
Les deux Paris (Les représentations de Paris dans la seconde moitié du XIXe
siècle), 2001. Son dernier roman (Aux captifs, aux vaincus) est paru en 2019.
Présentation de l'auteur par les librairies Initiales en 2013: «Arthur
Bernard, c'est d'abord une voix, un souffle, un rythme. Ça swingue, java et
tango, ça chantonne populaire, « Gaby, oh Gaby ». Et puis ça piétonne,
parisien de préférence, les mains dans les poches pleines de livres, juste un
pas de côté pour le regard décalé, toujours décalé le regard, fraternel et
tendre aussi. Arthur Bernard est unique et essentiel. Mais si peu lu. Déjà une
quinzaine de livres à son actif et pas encore la reconnaissance méritée. C'est
pourquoi, nous libraires Ini­tiales, sommes heureux de vous offrir ce texte
qu'il nous a si gentiment offert. Un texte apéritif à rouler en bouche, à
déguster, humecter et s'en imprégner, lecture à voix haute conseillée. Allez-y
sans rechigner et vous verrez, vous en redemanderez, ça tombe bien, tous ses
autres livres vous attendent.»
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