Je suis une sorcière kaléidoscope d'une vie dansée

«Alors vint Hitler. Lorsque j'entendis parler à la radio des
lois raciales, je sus tout de suite : maintenant, tout est fini. [...]
Encore une apparition sur scène au bal des Kammerspiele de
Munich, sifflets et puis terminé. Les Juifs allemands étouffaient
sous un flot d'injures vénéneuses et abjectes. Hitler
aboyait à la radio, Göring bramait et Goebbels hurlait ses
mensonges savonneux. Ma tante Cilchen et son fils Erich, un
dentiste, ne purent supporter cela. Ils s'asphyxièrent au gaz.
Sur leur table de nuit, étaient posés douze marks pour la
femme de ménage.»