Au bonheur des lapins

Marie Nimier

Albin Michel

  • Conseillé par (Libraire)
    16 avril 2016

    Ce matin, un lapin...

    Pablo Dupoildepinceau, peintre et jardinier à ses heures perdues, ayant planté tout l'été, se trouve fort dépourvu... quand il réalise qu'un lapin a pris ses quartiers dans son potager, et qu'il en profite pour grignoter ses provisions de légumes. Mais malgré ses efforts, plus il cherche à chasser l'intrus, plus celui-ci se sent à son aise. Notre peintre redouble alors de stratagèmes pour sauver son jardin, déversant ses poubelles ou inondant le terrier de l'indésirable...
    Maintenant, retournez le livre, et préparez-vous à découvrir une toute autre histoire. Le rongeur Lapin Toutcourt échoue par hasard dans un jardin qu'il finit par trouver tout à fait à son goût, au point de décider d'y creuser son nouvel habitat. Cela tombe bien, le jardinier semble très hospitalier, pourvoyant meubles et piscine pour le logement, sans compter la nourriture très appréciable. Il se sent comme un invité, mais a-t-il bien compris l'intention de son hôte ?
    Outre les illustrations inspirées et foisonnantes de Béatrice Rodriguez (qui nous avait déjà régalés dans le style animalier avec la série du Voleur de poule, dans la collection des Histoires sans Paroles chez Autrement), et qui donnent du relief au texte drolatique de Marie Nimier, ce qui fait l'originalité de l'album Au bonheur des lapins, c'est bien sûr sa forme. En effet, la surprise, ici, c'est de découvrir dans un seul livre deux albums, deux héros, deux versions de l'histoire, et une double page pour un dénouement – heureux évidemment.
    L'histoire est tendre, et on se prend aisément d'affection, tant pour le lapin que pour le peintre, dans cette guerre de territoire qui se transforme rapidement en une escalade de malentendus. Chaque point de vue apporte son lot de rebondissements, à l'image des obstacles imaginés par Pablo, toujours tournés en dérision par le lapin malicieux, faisant de cet album un petit bijou d'humour... à dévorer par les deux bouts !