Conseils de lecture

L’archange du chaos

Viviane Hamy

18,00
Conseillé par (Libraire)
17 avril 2016

L'Archange du chaos

Dominique Sylvain est une grande dame du polar français (grands prix polar et adaptation télé et tout et tout !) mais elle remet tout en jeu en créant cette nouvelle série. Plus grave et plus haletant que jamais, L'Archange du chaos appartient à la catégorie des polars qui ne vous laisse pas dormir ! Franka a déjà un passé cabossé quand elle intègre la Crim, le 36 comme on dit, et elle doit faire sa place dans une équipe marquée par la disparition tragique de l'un d'entre eux. Sa première enquête est plutôt costaud : des meurtres rituels en plein Paris avec des mises en scène macabres dont elle doit trouver le sens si elle veut arrêter le tueur et prouver sa valeur à ses collègues. Du très haut niveau.


Sabine Wespieser Éditeur

21,00
Conseillé par (Libraire)
17 avril 2016

Amours

Dans une maison bourgeoise de province tout début XX° siècle cohabitent bourgeois et domestiques. On pourrait penser que certains profitent pendant que d'autres triment ; mais ce que nous montre Léonor de Recondo c'est que chacun se contente de jouer son rôle, à son corps défendant le plus souvent. Et que personne n'est épargné par le poids de la société corsetée de l'époque.
Victoire va réussir à soulever un tout petit peu le couvercle qui les étouffe tous et chacun trouve un petit bout de bonheur. Mais parviendra-t-elle à lever complètement ce couvercle quand la société appuie de tout son poids pour le maintenir en place ?
Un très beau roman historique et social mais aussi un beau roman d'amour.


Actes Sud

26,00
Conseillé par (Libraire)
16 avril 2016

La musique endurcit les moeurs

Confiteor est une confession, celle d'un homme, Adrià, qui perd ses souvenirs et qui décide de les partager une dernière fois avec son ami, Bernat, avant qu'ils ne disparaissent définitivement. Or, toute l'existence d'Adrià tourne autour d'un même objet : un violon. C'est une véritable passion, presque destructrice, qu'entretient Adrià avec le précieux instrument, pour lequel il trahira tout, y compris la femme de sa vie, Sara, véritable destinataire de ce récit confessionnel.
En effet, le véritable héros de ce roman est le violon plus que l'homme qui l'a possédé ou que tous ceux qui l'auront fabriqué, touché ou seulement convoité. On se retrouve ainsi au cœur d'une fresque historique grandiose, d'abord en pleine Inquisition, quand le bois dans lequel le violon sera taillé est encore à l'état d'arbre, on voit ensuite l'instrument traverser la dictature Franquiste, la Seconde Guerre Mondiale, avant de connaître enfin l'apogée de son pouvoir sur les hommes quand il rentre dans la vie d'Adrià ; car si ce violon est exceptionnel, ce n'est pas seulement grâce au bois dont il est fait, sa facture, ou sa musicalité, mais parce que cet instrument et taillé dans les passions humaines.
Jaume Cabré n'hésite pas à nous questionner sur cette humanité, sur le Mal profond qui la ronge, confondant les genres avec autant de talent que les intrigues ; car littérairement, Confiteor est aussi exceptionnel que l'instrument de musique dont il retrace l'histoire. Outre son intrigue complexe, la richesse de Confiteor s'observe aussi sur la forme. Jaume Cabré transgresse les lois de la narration pour mieux la réinventer. Il a le don de passer d'une période historique ou d'un point de vue à un autre, parfois dans la même phrase, avec une facilité déconcertante, et ce sans jamais perdre son lecteur. C'est sans doute ce qui rend l'exercice de style fascinant – d'autant plus quand il est réalisé à la perfection.


Conseillé par (Libraire)
16 avril 2016

Panem et circenses

Dans un monde différent du notre, des adolescents orphelins dépérissent dans un pensionnat qui ressemble davantage à une prison, et où tout est fait pour ne surtout pas les rendre heureux. Lors d'une rare sortie autorisée chez leur consolante, sorte de mère de substitution, Helen et Milena rencontrent deux garçons de leur âge, Milos et Bart, condamnés au même sort misérable qu'elles. Ensemble, ils vont bientôt découvrir la véritable raison pour laquelle leurs parents ont disparu : ils ont été éliminés pour s'être opposés à la Phalange, l'organisation gouvernementale qui régit aujourd'hui leur quotidien. Ils décident alors de s'enfuir pour reprendre le combat mené par leurs aînés ; en effet, la peur et le danger peuvent-ils être pires que l'existence qu'ils ont dû mener jusqu'ici ?
Jean-Claude Mourlevat, avec Le Combat d'Hiver, invente un univers foisonnant, teinté de fantastique, qui défie l'imagination, et comme dans tous ses romans, totalement inédit. Il réussit à dépeindre des héros attachants et confondants de justesse, dont on ne peut que se sentir proche. Mais surtout, la grande force de ce roman, c'est qu'il fait vivre des moments de grâce à son lecteur, à travers le bleu artificiel d'un bout de ciel que l'on peut deviner au plafond d'une cellule, dans les chansons de Milena, dont la voix est exceptionnelle, et dans tous ces détails qui sont comme une note d'espoir au cœur d'un monde où celui-ci semble impossible. Jean-Claude Mourlevat arrive à susciter l'émotion au cœur de la barbarie, à faire émerger la vie dans un environnement mortifère, ou tout simplement à nous faire frissonner rien qu'en décrivant la neige. Le Combat d'Hiver est une ôde à la jeunesse, à l'amour, à l'amitié et surtout à la liberté, dont il parvient à donner le goût à ceux qui ne l'ont jamais connue. C'est un roman dans lequel l'imagination est mise à l'honneur, et grâce à laquelle les rêves deviennent accessibles.


14,90
Conseillé par (Libraire)
16 avril 2016

Ce matin, un lapin...

Pablo Dupoildepinceau, peintre et jardinier à ses heures perdues, ayant planté tout l'été, se trouve fort dépourvu... quand il réalise qu'un lapin a pris ses quartiers dans son potager, et qu'il en profite pour grignoter ses provisions de légumes. Mais malgré ses efforts, plus il cherche à chasser l'intrus, plus celui-ci se sent à son aise. Notre peintre redouble alors de stratagèmes pour sauver son jardin, déversant ses poubelles ou inondant le terrier de l'indésirable...
Maintenant, retournez le livre, et préparez-vous à découvrir une toute autre histoire. Le rongeur Lapin Toutcourt échoue par hasard dans un jardin qu'il finit par trouver tout à fait à son goût, au point de décider d'y creuser son nouvel habitat. Cela tombe bien, le jardinier semble très hospitalier, pourvoyant meubles et piscine pour le logement, sans compter la nourriture très appréciable. Il se sent comme un invité, mais a-t-il bien compris l'intention de son hôte ?
Outre les illustrations inspirées et foisonnantes de Béatrice Rodriguez (qui nous avait déjà régalés dans le style animalier avec la série du Voleur de poule, dans la collection des Histoires sans Paroles chez Autrement), et qui donnent du relief au texte drolatique de Marie Nimier, ce qui fait l'originalité de l'album Au bonheur des lapins, c'est bien sûr sa forme. En effet, la surprise, ici, c'est de découvrir dans un seul livre deux albums, deux héros, deux versions de l'histoire, et une double page pour un dénouement – heureux évidemment.
L'histoire est tendre, et on se prend aisément d'affection, tant pour le lapin que pour le peintre, dans cette guerre de territoire qui se transforme rapidement en une escalade de malentendus. Chaque point de vue apporte son lot de rebondissements, à l'image des obstacles imaginés par Pablo, toujours tournés en dérision par le lapin malicieux, faisant de cet album un petit bijou d'humour... à dévorer par les deux bouts !