Yv

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Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

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29 septembre 2017

Ce roman qui se déroule dans le mitan du dix-neuvième siècle, je trouve qu'il peine à démarrer malgré des morts, des coups de feu, des envies de vengeance et des accès de colère. Il tourne un peu à vide et il faut que je m'accroche pour ne pas céder à la tentation de laisser tomber. Alors, j'avance, mais franchement, rien ne m'attire, les personnages son peu approfondis, la nature est présente certes, mais c'est un rien cliché et comment dire, travaillé, mais on sent le travail, le style n'est pas fluide, pour un peu, on verrait presque les ratures et/ou les taches de sueur sur le papier. C'est peut-être un peu méchant ce que j'écris là, mais c'est vraiment mon ressenti à la lecture de ce premier roman -qui a obtenu le prix Matmut 2017 qui couronne les premiers romans.

Points

7,80
Conseillé par
29 septembre 2017

Bien sur le papier, la rencontre entre ce texte et moi ne se fait pas. Je décroche dès les premières phrases, tente de poursuivre en m'agrippant aux quelques passages qui me plaisent, je persévère, mais très vite, je sens que j'atteins un point de non-retour, celui au-delà duquel je ne suis pas capable de lire un bouquin qui ne m'intéresse pas. Je ne sais pas pour vous, mais moi, je ressens vraiment un moment dans une lecture difficile où je ne peux plus avancer où le moindre mot devient un effort. Alors, je ne sais toujours pas pour vous, mais moi, je -"moi je moi je", je me la fais un peu narcissique- n'aime pas me faire du mal et préfère arrêter un livre plutôt que d'aller au bout sans plaisir, avec rien qui ne m'y retient. Beaucoup de personnages, une ambiance pas à mon goût, un style que je n'aime pas, plein de détails difficiles à cerner et à expliquer... enfin beaucoup de choses qui ne me vont pas. Voilà voilà voilà, donc Dodgers, sélectionné pour le Prix des meilleurs polars de lecteurs de Points, ne fera pas partie de mes finalistes...

1

Jérôme Charyn

Le Lombard

16,95
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29 septembre 2017

Une BD majoritairement dans les tons bruns, marron, aux dessins explicites et forts. Les différents contextes le sont aussi, le goulag et la promiscuité, la difficulté d'y survivre, de résister aux manques et à l'extrême violence. Mais aussi le salon de tatouage de Paul et surtout les rues de New York en 1970 et ce tueur qui fait des ravages. L'ensemble fonctionne très bien, tant l'intrigue que les descriptions des environnements et des personnages. Pavel devenu Paul est un taiseux, un mec qui ne se confie pas du tout. Il vit avec Yoko et sa fille Azami, ce sont ses deux seules attaches à ce monde, elles et son travail de tatoueur.

L'histoire est suffisamment dense et forte pour nous tenir en tension et haleine les quatre-vingt-cinq pages de cet album. Vous avez pu remarquer, pour ceux qui me suivent régulièrement (les autres, je me répète, mais ce n'est pas bien, vous devriez venir plus souvent) qu'en ce moment je fais une cure de BD : en fait je suis allé à la bibliothèque de ma commune et comme je n'y étais pas entré depuis longtemps, il y avait plein d'albums que je n'avais pas vus et empruntés. Je suis revenu avec les bras chargés, il y en a donc d'autres à venir...

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29 septembre 2017

Foisonnant, puissant. Une bouffée d'air jamaïcain, pas toujours très sain, pas toujours empli de bonnes odeurs mais tellement revigorant.

C'est d'abord une plongée dans le rastafarisme, avec ses "créateurs", Marcus Garvey, Leonard Percival Howell, mais aussi avec les croyants. Kei Miller parle de la société jamaïcaine, les ghettos, les noirs, les plus pauvres et les plus clairs jusqu'aux blancs, les plus riches qui habitent les hauteurs de Kingston, Beverly Hills. En partant de ce que nous pourrions, nous Occidentaux, qualifier d'incident, la coupe des dreadlocks de Kaia, le romancier bâtit un roman sur son pays, ses pratiques religieuses, l'histoire d'icelles et la difficulté de vivre pauvre en Jamaïque en même temps qu'une certaine joie de vivre malgré les manques. C'est donc un roman hautement instructif sur un pays assez peu décrit dans les livres, si ce n'est pour parler de reggae et de Bob Marley ou maintenant des sprinteurs tels Usain Bolt, mais ce serait le résumer trop vite que de se cantonner à cela. Kei Miller n'écrit pas non plus un manuel de l'histoire de son pays, c'est par petites touches qu'il procède et par paraboles, par transmission orale de Ma Taffy à Kaia. D'où une vraie explosion de la langue, des néologismes, des onomatopées érigées en substantifs, quasiment à toutes les pages. L'une de ces inventions qui m'a le plus plu est la suivante : "Certains étaient allés à la rivière dans le but de prouver que Bedward était un menteur et que ses paroles n'étaient que des fadaises-ablabla mais lorsqu'ils ressortaient de l'eau, frais et dispos, guéris de douleurs dont ils n'étaient même plus conscients, ils se muaient en convertis des plus démonstratifs." (p.90). "Fadaises-ablabla", je l'ai notée, mais ouvrir le livre à n'importe quelle page, c'est avoir la chance de tomber sur tel ou tel dialogue aussi coloré. Non pas d'ailleurs que ce roman soit très dialogué, ce sont plus des histoires racontées, des monologues ; je mesure la difficulté en même temps que le plaisir que la traductrice (Nathalie Carré) à dû prendre à travailler sur ce texte.

Kei Miller a un talent fou pour raconter des histoires, pour nous transporter loin et décrire des personnages forts et attachants, même les moins recommandables ont une part d'humanité sous-jacente ou clairement exprimée. Il sait les mettre dans des situations qui les rendent faibles ou forts, dans des moments où leur destin bascule parfois pour un simple geste malheureux. Il ne juge pas et le lecteur ne se sent donc pas pris en otage par le romancier qui lui dirait comment percevoir untel ou untel. Un excellent roman, le deuxième de l'auteur, après L'authentique Pearline Portious, paru en 2016, déjà chez cette très belle maison qu'est Zulma, que je n'ai pas lu, mais d'ores et déjà, je l'ai noté.

PS : et ce titre, qui, invariablement fait venir en tête la chanson...

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29 septembre 2017

"Catherine a 72 ans. Elle est veuve. Son fils de 43 ans, Michel, vit encore avec elle. Il faut vous dire que Michel est handicapé suite à un accident de voiture." (4ème de couverture)

C'est donc l'histoire de ce duo que Zidrou et Roger racontent. Pas une histoire linéaire avec un début, un développement et une fin, non, des petits moments, des anecdotes, des tranches de vie plus ou moins comiques, plus ou moins tragiques. Et à travers ces petites touches, on sent à la fois ce qui lie Michel et Catherine, lui étant totalement dépendant d'elle et elle lui consacrant sa vie au détriment de la sienne. Avec beaucoup de pudeur et de tendresse, les auteur et dessinateur parlent du découragement parfois de Catherine, de son envie de voyager, de rencontrer d'autres personnes, de vivre pour elle enfin quelques moments. Ils parlent aussi des grands moments de joie qu'elle vit avec Michel.

Il est aussi question de l'après : que faire d'un adulte handicapé lorsqu'on ne peut plus s'en occuper seule ? La solution d'un placement dans une institution est la plus facile -lorsqu'il y a suffisamment de places-, mais il est parfois difficile de s'y résoudre.

Aujourd'hui, je vous parle d'un très bel album, tendre, drôle, tragique, avec des héros attachants, gentils et parfois très encombrants. De ceux qui restent un moment en tête. Scenario impeccable et dessins et couleurs magnifiques. Rien à ajouter, parfois un peu de sobriété ne nuit pas, au contraire.